Juillet 2025 – Pourquoi le marché explose ?

Le marché des cryptomonnaies connaît un rebond spectaculaire depuis quelques semaines, porté par une conjonction de facteurs favorables.
Un marché crypto en pleine ébullition
Depuis environ un mois, le marché des cryptomonnaies est reparti à la hausse de façon remarquable. Le Bitcoin, principale devise numérique, a franchi pour la première fois le seuil symbolique des 120 000 $ mi-juillet, établissant un nouveau record historique autour de 123 000 $. À titre de comparaison, le précédent pic en 2021 était d’environ 69 000 $. Cette envolée du bitcoin a entraîné dans son sillage l’ensemble du secteur : l’Ether (ETH) a gagné plus de 40% en un mois (du 18 juin au 18 juillet 2025). La capitalisation totale de l’univers crypto dépasse ainsi les 3 800 milliards de dollars, signe d’un marché de nouveau en plein essor. Autrement dit, presque toutes les grandes cryptos ont affiché du vert ces dernières semaines, reflétant un regain d’optimisme général.


Des signaux réglementaires positifs
Un facteur déterminant de ce rallye est à chercher du côté de la régulation, notamment aux États-Unis. Mi-juillet, les parlementaires américains ont consacré une « crypto week » entière à débattre de nouvelles lois encadrant les actifs numériques. Pas moins de trois textes majeurs ont été examinés à la Chambre des représentants :
- le GENIUS Act (qui pose un cadre fédéral pour les stablecoins ou cryptomonnaies stables adossées aux devises),
- le Digital Asset Market Clarity Act (pour clarifier les frontières de supervision entre l’autorité des marchés financiers, la SEC, et le régulateur des produits dérivés, la CFTC),
- le Anti-CBDC Surveillance State Act (visant à interdire la création d’un dollar numérique par la banque centrale).
L’adoption le 17 juillet par la Chambre du GENIUS Act, grâce à un rare soutien bipartite républicains-démocrates, a particulièrement galvanisé les investisseurs. Ce texte apporte en effet une légitimité juridique aux stablecoins en exigeant qu’ils soient pleinement adossés à des réserves en cash ou en bons du Trésor américain, protégeant ainsi les utilisateurs tout en rassurant les marchés. Plus officieusement, cette loi offre aussi une perspective inédite au Trésor américain : si le marché des stablecoins grossit jusqu’à des milliers de milliards, les émetteurs devront acheter d’autant plus de titres de dette publique (bons du Trésor) pour les adosser, ce qui arrangerait les finances des États-Unis. Quoi qu’il en soit, le message envoyé est clair : l’administration américaine affiche une orientation pro-crypto assumée. D’ailleurs, le président Donald Trump lui-même se proclame volontiers « président crypto », ayant appelé les régulateurs à adapter les règles en faveur de l’industrie. Cette volonté politique au plus haut niveau – un changement notable par rapport aux années précédentes – a levé une grande part de l’incertitude réglementaire qui pesait sur le secteur, et joue un rôle clé dans le retour de la confiance.
Parallèlement, d’autres dossiers juridiques longtemps sources d’inquiétude se sont décantés. Par exemple, le feuilleton opposant la SEC à Ripple s’est conclu par l’abandon des poursuites contre la société – levant un obstacle majeur pour le token XRP. Libéré de cette épée de Damoclès juridique, le XRP a pu s’envoler au-delà de 3,66 $, surpassant enfin son record de 2018. Là encore, la levée d’un risque réglementaire a alimenté l’enthousiasme du marché.
L’arrivée massive des investisseurs institutionnels
Un second moteur de la hausse vient de l’afflux de capitaux institutionnels dans les cryptomonnaies. Depuis le début de l’année, de grands gestionnaires d’actifs et entreprises cotées ont renforcé leur exposition au Bitcoin et consorts. Le cas le plus emblématique est celui de BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, qui a lancé son fonds négocié en bourse (ETF) adossé au bitcoin (iShares Bitcoin Trust). En l’espace de quelques mois, ce fonds a accumulé près de 90 milliards de dollars d’actifs sous gestion (au 18 juillet 2025). Chaque semaine, plusieurs milliards de dollars de nouveaux flux entrent dans les ETF bitcoin, qu’ils soient gérés par BlackRock ou d’autres sociétés, ce qui représente une demande massive en bitcoins. Or, comme l’offre de BTC est limitée, cette demande additionnelle exerce mécaniquement une pression haussière sur les prix du bitcoin. Autrement dit, l’entrée en scène de ces acteurs institutionnels – via des produits d’investissement grand public comme les ETF – apporte un volume d’achat considérable sur le marché crypto, soutenant les cours de façon durable.
Le phénomène ne concerne pas que le bitcoin. Toujours chez BlackRock, un ETF Ethereum a également été lancé (iShares Ethereum Trust), qui pesait déjà environ 8 milliards de dollars mi-juillet. L’ether (ETH), deuxième crypto par capitalisation, a ainsi vu son prix plus que tripler depuis ses creux d’avril 2025 – passant de moins de 1 400 € à plus de 3 100 € en juillet (+221%). Les analystes y voient notamment la marque d’un intérêt institutionnel renouvelé pour Ethereum, certains gestionnaires envisageant même de permettre le staking (mise en rendement des ethers détenus) au sein de ces futurs ETF – ce qui offrirait un revenu régulier aux porteurs et rend l’actif encore plus attractif.

Au-delà des ETF, l’adoption du bitcoin comme réserve de valeur par des entreprises continue de s’étendre. Après le pionnier MicroStrategy, d’autres sociétés cotées ont commencé à ajouter du bitcoin à leur bilan, et de grandes banques traditionnelles s’y mettent également. Par exemple, la banque d’investissement Goldman Sachs a fortement augmenté ses positions dans les ETF Bitcoin début 2025, signe que même Wall Street intègre progressivement la crypto à ses allocations. De son côté, l’émetteur de stablecoin Circle (USDC) est entré en Bourse en juin, et son action a triplé de valeur en un mois suite à cette IPO réussie. Là encore, le message envoyé est que les institutions financières classiques croient de plus en plus à l’avenir des crypto-monnaies. Cette institutionnalisation du marché crypto contribue à le légitimer et à attirer toujours plus de capitaux.
Des conditions macroéconomiques favorables
Au-delà des facteurs propres à l’industrie crypto, le contexte macroéconomique général est, lui aussi, devenu nettement plus porteur ces derniers temps. D’abord, l’inflation qui s’était emballée en 2022-2023 montre des signes d’apaisement, ce qui relâche la pression sur les banques centrales. Conséquence : la Réserve fédérale américaine (Fed) a marqué une pause dans la hausse des taux d’intérêt, et envisage même désormais de réduire les taux plus tard dans l’année si la tendance se confirme. Plusieurs responsables de la Fed ont laissé entendre qu’un allègement monétaire est envisageable, et un gouverneur a suggéré qu’une première baisse pourrait intervenir dès le mois de juillet (scénario finalement repoussé). Des taux d’intérêt plus bas sont une excellente nouvelle pour les actifs risqués tels que les actions ou le bitcoin, car ils diminuent le coût d’opportunité de détenir des actifs ne versant pas de rendement. En clair, si les obligations rapportent moins, les investisseurs sont plus enclins à se tourner vers des placements comme les actions ou les cryptos à la recherche de performance, ce qui soutient leurs cours.
Ensuite, le marché anticipe que l’émission monétaire redevienne plus accommodante. Historiquement, le bitcoin est souvent vu comme une forme d’« or numérique » ou de valeur refuge face aux excès de création monétaire et d’endettement. Son offre étant strictement plafonnée (21 millions de BTC au maximum), toute injection de liquidités dans l’économie tend à renforcer son attrait. De plus, depuis le halving (division par deux des nouvelles émissions de bitcoins) qui a eu lieu en avril 2024, le rythme de création de nouveaux BTC s’est encore réduit. Cette rareté accrue intervient au moment où la demande, elle, augmente du fait des facteurs évoqués plus haut – un cocktail qui alimente naturellement la hausse des prix.
Un autre élément macro a joué en faveur de la crypto : la faiblesse du dollar américain ces derniers temps. En effet, si le bitcoin a atteint des sommets historiques en dollars, il n’en était pas encore au même niveau en euros ou en yens. Cela suggère qu’une partie de la hausse du BTC tient à la baisse de valeur du billet vert sur le marché des changes. Un dollar qui se déprécie a tendance à faire monter mécaniquement le prix des actifs cotés en dollar (comme le bitcoin) et à pousser les investisseurs à se positionner sur des valeurs refuge ou alternatives, dont les cryptos font partie.
Enfin, il ne faut pas négliger l’effet de sentiment et de momentum. La forte progression des cours a surpris de nombreux traders à contre-pied, notamment ceux qui pariaient sur une baisse (positions short). La rapidité du mouvement a provoqué une cascade de liquidations de positions short – plus de 190 millions de dollars de positions vendeuses sur l’ether et 73 millions sur le bitcoin ont été fermées en 24 heures lors de la poussée mi-juillet. Ces vendeurs forcés de racheter en urgence contribuent à faire monter encore davantage le marché, dans un phénomène de « short squeeze » auto-entretenu. Parallèlement, l’optimisme est revenu chez les investisseurs particuliers : l’indice de peur et avidité (Fear & Greed Index) est entré en zone d’avidité, traduisant un engouement marqué. Ce niveau de confiance élevé alimente la dynamique haussière actuelle – même s’il convient de garder à l’esprit que des excès d’optimisme peuvent annoncer des corrections techniques à court terme.
Parallèle avec les marchés financiers traditionnels
Fait notable, ce rebond crypto s’inscrit dans un contexte de raffermissement général des marchés financiers. Les Bourses mondiales, et en particulier le marché américain, ont connu elles aussi un été faste. Les grands indices de Wall Street ont atteint ou approché des records : le Nasdaq (à forte composante technologique) a grimpé à des sommets historiques, tandis que le S&P 500 et le Dow Jones progressaient solidement. Cette vigueur des actions a été alimentée par une saison de résultats d’entreprises meilleure qu’anticipé et des indicateurs économiques rassurants, tels que des ventes au détail robustes aux États-Unis. Dans ce climat de confiance, l’appétit pour le risque est revenu, profitant autant aux valeurs technologiques qu’aux cryptos.
Il existe d’ailleurs une corrélation étroite entre le bitcoin et les actions technologiques, souvent soulignée par les analystes. La récente explosion du bitcoin a en partie suivi la trajectoire des géants du numérique en Bourse, à l’image de Nvidia (dont la capitalisation a brièvement atteint 4 000 milliards $). Comme l’explique un expert, « le bitcoin a pour habitude d’évoluer de concert avec le Nasdaq ; sa récente performance reflète avant tout une retombée de la pression après des mois de stagnation dans une fourchette étroite ». En d’autres termes, le rebond de la crypto s’inscrit dans un mouvement plus large de retour des investisseurs sur les actifs risqués, mouvement qui concerne également les marchés actions classiques. Les mêmes causes produisant souvent les mêmes effets, les facteurs macroéconomiques évoqués (taux d’intérêt, liquidités, etc.) ont simultanément dopé les actions et les cryptomonnaies.
Notons cependant une nuance : sur la toute fin de période, les turbulences spécifiques (par exemple les politiques de tarifs douaniers chaotiques du président Trump) ont pu peser sur le moral des marchés actions traditionnels, tandis que le bitcoin, lui, continuait son ascension. Certains y voient le signe que la crypto peut décorreller temporairement des autres classes d’actifs en temps d’incertitude, ou servir de couverture face à des risques spécifiques (inflation, conflits commerciaux, etc.). Quoi qu’il en soit, l’embellie actuelle des cryptomonnaies ne s’est pas faite en vase clos, mais dans le contexte plus large d’une amélioration de la conjoncture financière globale.
En perspective
En résumé, la flambée récente du marché crypto s’explique par une convergence de facteurs: des avancées réglementaires rassurantes (avec un cadre légal qui se précise et un État américain plus accommodant), une vague d’argent frais en provenance d’investisseurs institutionnels de premier plan, et un environnement économique redevenu favorable aux actifs risqués (taux d’intérêt en baisse potentielle, inflation maîtrisée, dollar affaibli). S’y ajoutent l’impact de dynamiques internes au marché crypto – tel que le choc de rareté post-halving ou les effets de levier et de sentiment des traders – qui ont amplifié le mouvement.
Ce cocktail a redonné confiance à de nombreux investisseurs qui étaient restés sur la touche. Le fait que le secteur crypto attire à nouveau largement l’attention du public, des médias et des professionnels de la finance indique un retour en grâce après la période plus sombre de l’hiver crypto. Pour autant, il convient de rester prudent. Les volatilités demeurent élevées et une phase de correction n’est jamais à exclure après une hausse aussi rapide. Néanmoins, les fondamentaux mis en avant – la réglementation plus claire, l’adoption institutionnelle, et les perspectives économiques – constituent des éléments structurels de soutien qui pourraient continuer d’alimenter un cycle haussier plus durable que de simples effets de mode. Le marché crypto entame ainsi la seconde moitié de 2025 avec un optimisme retrouvé, tout en gardant les yeux rivés sur les prochains événements macroéconomiques et décisions politiques qui façonneront son évolution.
Focus sur notre sélection
Bitcoin (BTC)
Bitcoin est la première cryptomonnaie, conçue comme un réseau décentralisé de paiement et une réserve de valeur numérique. Son fonctionnement repose sur une blockchain publique sécurisée par la preuve de travail, et il est souvent comparé à de « l’or numérique ». Au cours du dernier mois, l’intérêt institutionnel pour Bitcoin s’est encore renforcé : par exemple, le fonds ETF Bitcoin de BlackRock a accumulé plus de 700 000 BTC (soit environ 3,5 % de l’offre en circulation) à travers son produit iShares. Ces flux massifs via des véhicules réglementés illustrent la légitimation croissante de Bitcoin sur les marchés financiers traditionnels. Parallèlement, le 10 juillet, Bitcoin a atteint un nouveau record historique en dépassant 116 000 $ sur certaines plateformes, porté par ces importants investissements institutionnels et un environnement réglementaire plus favorable. En conséquence, le prix s’est apprécié d’environ 15-20 % en un mois, passant d’environ 100 000 $ fin juin à 117 000 $ fin juillet.
Ethereum (ETH)
Ethereum est une plateforme blockchain programmable permettant les contrats intelligents, sur laquelle s’appuient la finance décentralisée (DeFi), les NFT et bien d’autres applications. Son jeton ETH sert notamment à payer les frais de transaction. Ces 30 derniers jours, Ethereum a connu un fort engouement à la fois technique et institutionnel. D’un côté, BlackRock a déposé une demande pour que son ETF Ethereum puisse faire du staking (validation de blocs) avec les ETH détenus – une évolution qui permettrait à ce fonds de générer du rendement en participant à la sécurisation du réseau, signe de l’intérêt grandissant de la finance traditionnelle. De l’autre, l’écosystème Ethereum poursuit son expansion : le réseau compte désormais plus de 152 millions d’adresses actives, un record surpassant même Bitcoin, grâce à l’essor continu des applications DeFi, des NFT et des solutions de scalabilité (comme les « rollups » de couche 2). Sur le plan marché, l’ETH a fortement progressé ce mois-ci : son cours est passé d’environ 2 300 $ fin juin à près de 3 700 $ fin juillet, soit +50 % environ.
Cardano (ADA)
Cardano est une blockchain de troisième génération, utilisant la preuve d’enjeu (proof of stake) et connue pour son approche fondée sur la recherche académique et la rigueur scientifique. Elle vise à offrir une plateforme évolutive pour les contrats intelligents, applications décentralisées et projets financiers. En juillet, Cardano a fait l’actualité avec son fondateur Charles Hoskinson qui a annoncé pour mi-août la publication d’un rapport d’audit complet sur les avoirs en ADA de la fondation, afin de répondre aux allégations passées et de renforcer la transparence. Par ailleurs, Hoskinson a confirmé être en discussion avec Circle et Tether pour intégrer les stablecoins USDC et USDT sur Cardano – une intégration qui élargirait considérablement les cas d’usage et l’écosystème DeFi du réseau. L’activité a également été stimulée par le lancement à la mi-juillet de la Cardano Card (par l’entité Emurgo) permettant de dépenser des ADA dans le monde réel, ce qui a augmenté de 38 % le nombre d’adresses actives en quelques jours. Côté marché, l’ADA a bénéficié du regain d’intérêt général pour les altcoins : son prix est passé d’environ 0,55 $ fin juin à environ 0,75 $ fin juillet, affichant une hausse d’environ +30 % sur le mois.
Solana (SOL)
Solana est une blockchain à haute performance, conçue pour des transactions très rapides et peu coûteuses grâce à un mécanisme innovant de preuve d’enjeu couplé à la « preuve d’histoire ». Elle est prisée pour les applications DeFi et les NFT nécessitant un fort débit. Ces dernières semaines, Solana a enregistré des avancées significatives. D’une part, de grands acteurs financiers traditionnels s’y intéressent : les gestionnaires Invesco et Galaxy ont amorcé le lancement d’un ETF indexé à Solana aux États-Unis, montrant la reconnaissance de SOL comme actif d’investissement. D’autre part, une entreprise cotée au Nasdaq a annoncé débloquer une ligne de crédit de 5 milliards de dollars pour accumuler des SOL et opérer des validateurs sur le réseau – un engagement institutionnel massif pour soutenir l’écosystème Solana à long terme. Par ailleurs, Solana a franchi une étape de marché en dépassant les 200 $ par jeton fin juillet, une première depuis février. Le SOL affiche ainsi une solide performance mensuelle, en hausse d’environ +30 %, son cours passant approximativement de 150 $ à 200 $ sur les 30 derniers jours.
Avalanche (AVAX)
Avalanche est une plateforme blockchain ultra-rapide, supportant les smart contracts, et connue pour son architecture en sous-réseaux (subnets) permettant de déployer des blockchains spécialisées interopérables. En juillet, Avalanche a renforcé son positionnement à travers des partenariats et améliorations notables. Le réseau a récemment sorti la version Avalanche 3.0, apportant davantage de scalabilité et de vitesse aux transactions. Surtout, Avalanche a conclu un partenariat de premier plan avec la FIFA pour lancer une blockchain dédiée aux collectibles et expériences pour les fans de football, la « FIFA Blockchain » construite sur sa technologie. Cette collaboration de prestige, ainsi que la numérisation réussie de 42 millions de titres automobiles en partenariat avec l’administration californienne, démontrent la capacité d’Avalanche à s’imposer dans des cas d’usage concrets du monde réel. Sur le plan DeFi, l’activité reprend aussi : la valeur totale verrouillée sur Avalanche a rebondi, le montant en AVAX utilisés dans les protocoles ayant doublé depuis le début d’année. Profitant de ces fondamentaux et de l’engouement du marché, l’AVAX a bondi d’environ +30 % sur le mois écoulé. Son prix est ainsi passé d’environ 13 $ à la fin juin à près de 17 $ fin juillet, marquant un net rebond de la confiance des investisseurs.
Pyth Network (PYTH)
Pyth Network est un réseau décentralisé d’oracles fournissant des données financières de marché en temps réel (cours de cryptos, actions, devises, matières premières, etc.) à plus d’une centaine de blockchains. Son ambition est de connecter les marchés traditionnels à la DeFi via des flux de données fiables à faible latence. Ces dernières semaines, Pyth a continué d’étendre son intégration dans la finance traditionnelle et crypto. Son protocole compte désormais plus de 120 fournisseurs de données institutionnels (grandes bourses, teneurs de marché…) qui publient directement leurs prix sur le réseau. Après Revolut début 2025, d’autres acteurs financiers ont rejoint Pyth en tant que publishers de données, élargissant la gamme d’informations disponibles pour les smart contracts. Techniquement, Pyth a amélioré l’accessibilité de son service : son API « Functions » supporte désormais Python et Rust, facilitant le travail des développeurs web2 qui adoptent ses oracles. Côté performance, le jeton PYTH a profité de l’envolée des altcoins en juillet. Il est passé d’environ 0,14 $ à 0,20 $ environ, soit une hausse d’environ +40 % sur un mois. Cette reprise de la valeur du token reflète l’optimisme autour du rôle croissant de Pyth comme infrastructure clé pour la donnée on-chain.
Cosmos (ATOM)
Cosmos se présente comme “l’internet des blockchains” : c’est un écosystème facilitant l’interopérabilité entre chaînes souveraines grâce à son protocole IBC, le tout sécurisé par le hub Cosmos (token ATOM). Sur le dernier mois, Cosmos a opéré un virage stratégique important en décidant d’abandonner le développement d’une machine virtuelle Ethereum (EVM) sur son hub pour se recentrer sur l’IBC et la communication inter-blockchains, son point fort historique. Cette annonce mi-juillet a été bien accueillie par la communauté et les investisseurs, qui y ont vu le signe que Cosmos joue sa carte maîtresse plutôt que de courir après les tendances. En parallèle, un upgrade majeur du réseau a eu lieu le 17 juillet, améliorant la performance et la sécurité du Hub. Cette mise à jour s’est déroulée avec succès, divisant notamment le temps de finalisation des transactions et démontrant la solidité technique de l’équipe Cosmos. L’ensemble de ces nouvelles a revigoré la dynamique autour d’ATOM, d’autant que des projets phares de l’écosystème – comme la plateforme de trading décentralisé dYdX – approchent de leur lancement en tant que blockchains Cosmos, ce qui devrait apporter davantage de valeur au token (via le “staking” interchain sécurisé par ATOM). Sur le mois, l’ATOM a rebondi d’environ +25 %, passant d’environ 4 $ à 5 $ fin juillet, soutenu par ces fondamentaux en amélioration et un regain de confiance dans la feuille de route Cosmos.
Uniswap (UNI)
Uniswap est le plus grand échange décentralisé (DEX) de l’écosystème Ethereum, permettant l’échange de tokens sans intermédiaire via un algorithme de market-making automatisé. Durant le dernier mois, Uniswap a connu des évolutions marquantes. Le 10 juillet, l’équipe a lancé la très attendue version 4 du protocole – Uniswap v4 – introduisant des fonctionnalités novatrices (comme les hooks personnalisables et la mutualisation des positions de liquidité) pour améliorer l’efficacité et la flexibilité des échanges. Le déploiement de v4 s’est accompagné d’une hausse du cours du UNI, signe de la confiance du marché dans ces améliorations techniques. En effet, le UNI a grimpé jusqu’à environ 9,5 $ mi-juillet (contre ~7 $ un mois plus tôt), avant de consolider autour de 8,8 $ fin juillet – soit un gain d’environ +30 % sur la période. Parallèlement, Uniswap a noué de nouveaux partenariats stratégiques : une intégration avec Sei Network (blockchain axée trading) via la plateforme OkuTrade, portant le volume total échangé sur Uniswap à plus de 2 200 milliards de dollars, ainsi qu’un partenariat avec CoinRoutes pour offrir aux traders institutionnels un accès algorithmique à la liquidité Uniswap. Enfin, Uniswap a obtenu une clarification réglementaire aux États-Unis mi-juillet en réglant des différends avec la SEC/CFTC, ce qui lève une incertitude et pourrait faciliter l’arrivée d’investisseurs institutionnels. À noter qu’un incident de sécurité limité a eu lieu le 10 juillet sur une pool Uniswap v4 déployée sur Arbitrum (env. 1,5 M$ détournés), mais l’équipe a réagi rapidement et cet épisode n’a pas entamé la tendance positive de Uniswap, qui reste en position de leader de la DeFi.
Arbitrum (ARB)
Arbitrum est une solution de couche 2 pour Ethereum de type rollup optimiste, offrant des transactions beaucoup plus rapides et moins chères tout en héritant de la sécurité d’Ethereum. Lancé en 2023, son token de gouvernance ARB permet de voter les décisions au sein de la DAO Arbitrum. En juillet, Arbitrum a continué de se consolider comme l’un des principaux réseaux L2 en termes d’activité et de valeur verrouillée. Les développeurs d’Offchain Labs préparent l’arrivée de Stylus, une extension qui permettra d’écrire des contrats Arbitrum en Rust, C++ et d’autres langages, ce qui ouvre la porte à davantage de développeurs web2 – un déploiement très attendu qui était en phase de test récemment. De plus, l’utilisation d’Arbitrum reste élevée : de nombreux protocoles DeFi et jeux continuent d’y migrer pour profiter de son faible coût et de sa rapidité. On observe par exemple que sur les 30 derniers jours, les flux entrants nets sur Arbitrum ont été significatifs et son nombre d’utilisateurs actifs s’est maintenu malgré la concurrence d’autres L2. Sur le front de la gouvernance, les discussions se poursuivent sur l’allocation de la trésorerie de la DAO pour stimuler l’écosystème, faisant suite au programme de subventions mis en place plus tôt dans l’année. Sur le marché, ARB a connu un fort rebond en juillet : après avoir touché un plancher vers 0,27 $ fin juin, le token a grimpé jusqu’à environ 0,48 $ fin juillet, soit une hausse d’environ +70 % en un mois. Ce sursaut spectaculaire s’explique par l’attrait renouvelé des investisseurs pour les projets « altcoins » de qualité, combiné à la valorisation jugée très basse qu’ARB avait atteinte auparavant.
Chainlink (LINK)
Chainlink est le principal réseau d’oracles décentralisés fournissant aux blockchains des données externes fiables (cours de marchés, événements, taux, etc.), indispensables à de nombreux smart contracts. Ces trente derniers jours ont été riches pour Chainlink. D’abord, son protocole d’interopérabilité CCIP (Cross-Chain Interoperability Protocol) a franchi un cap d’adoption dans la finance traditionnelle : plusieurs grandes banques européennes l’ont implémenté pour réaliser des règlements de change (FX) cross-chaînes en stablecoins, réduisant ainsi les risques de contrepartie et accélérant les transactions. Ce pont entre systèmes bancaires et blockchain Ethereum via Chainlink souligne la place croissante de Chainlink comme infrastructure de confiance dans les systèmes financiers. Ensuite, dans le secteur des actifs tokenisés, deux plateformes majeures ont commencé à utiliser le token LINK comme collatéral et moyen de paiement des frais pour l’échange de titres de dette publique tokenisés, renforçant le rôle de LINK dans des environnements réglementés. Par ailleurs, la nouvelle version de Chainlink Staking rencontre un grand succès : le pool officiel est rempli à 72 % de sa capacité et les récompenses de staking ont augmenté grâce à la forte demande de services d’oracle, offrant aux détenteurs de LINK un rendement en hausse par rapport au début d’année. Chainlink a également étendu ses offres techniques en lançant la prise en charge de Python et Rust dans son service Functions (pour faciliter les calculs off-chain liés aux contrats), ce qui devrait attirer davantage de développeurs traditionnels vers l’écosystème. Enfin, la société a multiplié les partenariats sectoriels innovants – par exemple avec Velera, une infrastructure de paris sportifs web3, pour fournir des flux de scores en direct et des validations de résultats de paris. Porté par ces nouvelles, le token LINK a progressé d’environ +30 % sur le mois, passant d’environ 13 $ mi-juin à 17-18 $ mi-juillet. Au 17 juillet, LINK s’échangeait autour de 17,13 $ sur les marchés, signant une capitalisation de plus de 11 milliards de $ et un retour dans le top 15 des crypto-actifs, soutenu par l’ensemble de ces avancées fondamentales.
Render (RNDR)
Render Network est une plateforme décentralisée de calcul GPU qui met en relation des demandeurs de puissance de rendu (studios d’animation, créateurs 3D, projets métavers…) avec des fournisseurs disposant de GPU disponibles, récompensés en jetons RNDR. Le projet vise ainsi à démocratiser le rendu 3D et le calcul graphique en le rendant moins cher et distribué. Sur l’année écoulée, Render a opéré une transformation majeure en migrant son infrastructure et son token vers Solana, achevée en fin d’année 2024. Désormais, les transactions RNDR bénéficient de la rapidité de Solana tout en maintenant la compatibilité pour les utilisateurs (un pont de conversion a été offert, avec plus de 92 % des anciens tokens migrés en juillet 2025). Cette transition s’est accompagnée d’un changement de ticker (de RNDR à RENDER) et a fortement accru l’activité on-chain du réseau : le nombre d’adresses actives sur Render a atteint un record historique au moment de la migration, révélant l’enthousiasme des participants. Ces dernières semaines, Render a continué de développer son écosystème : la Fondation Render a annoncé de nouveaux outils pour faciliter l’intégration des créateurs et a encouragé les usages au croisement de la 3D et de l’IA générative, un domaine en plein essor. Plusieurs places de marché NFT et projets métavers exploitent déjà Render pour générer leurs graphismes de façon distribuée, validant son modèle. Malgré une certaine volatilité, le token RNDR/RENDER affiche sur le mois une performance positive : il se négociait autour de 4,5 $ fin juillet, en hausse d’environ +30 % par rapport à ses niveaux de fin juin (où il tournait autour de 3,5 $ à 4 $). Les investisseurs semblent donc parier sur la proposition unique de Render, à la croisée des besoins en puissance de calcul du web3, des jeux et de la réalité virtuelle.
Polygon (MATIC / POL)
Polygon est une plateforme de scalabilité pour Ethereum, connue à l’origine pour sa sidechain à preuve d’enjeu (la chaîne Polygon PoS) et qui s’est étendue à tout un écosystème de solutions (Polygon zkEVM, etc.). Ce dernier mois a été marqué par la concrétisation de la vision Polygon 2.0. Tout d’abord, le token natif a été mis à jour de MATIC vers POL sur l’ensemble du réseau, à la suite d’un processus de migration entamé en 2024. Au début juillet, plus de 85 % des MATIC en circulation avaient déjà été convertis en POL, et Binance a même listé le nouveau token POL le 15 juillet, officialisant son adoption par les grandes plateformes. En parallèle, Polygon a déployé ses plus grosses améliorations techniques à ce jour : le 10 juillet, l’upgrade Heimdall v2 a été activé, remaniant entièrement la couche de consensus de Polygon PoS (migration vers CometBFT) pour faire passer le temps de finalité des blocs d’environ 1-2 minutes à seulement 4-6 secondes. Désormais, les transactions sur Polygon sont confirmées quasi-instantanément (~5 s) et les blocs produits toutes les 2 secondes, offrant une expérience utilisateur considérablement améliorée. De plus, le 1er juillet, le hardfork Bhilai a augmenté le débit du réseau à 1000 transactions par seconde tout en réduisant la variabilité des frais et en introduisant l’account abstraction. Ces upgrades s’inscrivent dans la feuille de route « Gigagas » visant 100k TPS et posent les bases d’une infrastructure financière on-chain ultra-rapide. Enfin, Polygon continue de soutenir vigoureusement son écosystème : la Saison 2 de son programme de subventions communautaires (doté de 35 millions de POL) a été annoncée, avec un accent particulier mis sur les projets alliant blockchain et intelligence artificielle. Sur le marché, le cours a réagi favorablement à toutes ces nouvelles. L’ancien MATIC (devenu POL) a enregistré une hausse d’environ +40 % en un mois, avec une envolée de plus de 20 % rien que dans les jours précédant l’upgrade Heimdall v2. Le jeton POL s’échangeait autour de 0,25 $ fin juillet, contre environ 0,18 $ un mois plus tôt. Ces performances reflètent l’optimisme autour de Polygon, désormais armé de nouvelles capacités techniques et d’un token unifié, pour affirmer son rôle de hub incontournable des solutions de seconde couche Ethereum.